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L’Acef s’oppose aux coupures à l’Aide sociale du gouvernement du Québec

L’Acef Amiante-Beauce-Etchemins considère que la Ministre Agnès Maltais fait fausse route en voulant modifier le Règlement sur l’aide aux personnes et aux familles, dans le but, dit-on, de « renforcer l’incitation au travail et favoriser la participation au marché du travail de tous les bassins de main-d’œuvre. »

En fait, selon l’Acef, il est question de réduire l’admissibilité à l’allocation pour contraintes temporaires aux personnes de 55 ans et plus et aux familles ayant un enfant de 5 ans et moins. Ainsi, si le projet de règlement est adopté, l’âge pour être admissible à l’allocation passera de 55 à 58 ans et les familles biparentales n’y auront plus accès sauf dans certaines situations très précises. La date d’entrée en vigueur de cette modification est prévue le 1er juin 2013.

Les personnes touchées par ces compressions subiront une diminution de revenus de 129$ par mois sous prétexte de les inciter à retourner sur le marché du travail. Avec un revenu mensuel de 733$, pour une personne seule de 55 ans, amputer une portion de 17% de cette prestation n’est nullement un incitatif. C’est, au contraire, une décision qui risque d’entraîner une pauvreté encore plus criante, et qui participe à l’augmentation de l’exclusion sociale pour bon nombre de ces ménages. Le transfert de l’aide sociale vers des allocations à l’emploi aura plutôt pour effet de diminuer les revenus des personnes les plus vulnérables et les plus éloignées du marché du travail.

L’ACEF exhorte donc la Ministre d’abandonner ce projet de règlement et l’encourage plutôt à revoir plus en profondeur le système de la sécurité sociale. Le gouvernement doit distinguer clairement son obligation de fournir l’aide financière de dernier recours de sa volonté d’offrir des mesures d’employabilité. Pour plusieurs, la transition entre l’assistance sociale et le marché du travail peut difficilement se faire sans un accompagnement incluant différentes mesures qui prennent en compte la condition globale d’une personne et les difficultés qui l’empêchent de se sortir de la pauvreté. Ce processus ne doit pas être une condition au droit à l’aide sociale ni un motif pour amputer le montant des prestations.

L’Acef Amiante-Beauce-Etchemins, qui offre différents services aux prestataires de l’aide sociale, est à même de constater que le système actuel ne va pas dans le sens d’un accompagnement des personnes. Au chapitre de l’admissibilité, avant de recevoir des prestations, les ménages doivent avoir épuisé toutes leurs économies et autres ressources, ils ont conséquemment un besoin urgent de revenus. Par ailleurs, les démarches pour obtenir l’aide de dernier recours sont de plus en plus ardues et difficiles pour certaines personnes. Le système présume de la capacité de tous à répondre aux exigences administratives telles que remplir les formulaires et fournir l’ensemble des preuves, peu importe la situation, sans leur offrir l’accompagnement adéquat. On sait cependant que dans la réalité, c’est autre chose.

L’Acef en veut aussi pour preuve les changements apportés à la « réorganisation des services » dans notre région. Selon que la personne soit considérée à contraintes sévères, apte au travail, ou travailleur autonome, elle sera dirigée vers Saint-Georges, Thetford Mines, ou Lac-Etchemin, sans considération de son lieu de résidence. Le processus d’admissibilité des demandes pour sa part est centralisé à Sainte-Marie de Beauce. On tire donc un trait à tout accompagnement individualisé lors du processus d’admissibilité. Aucun agent n’est affecté pour rencontrer les gens et les accompagner. Le minimum serait d’offrir un support pour aider à remplir les formulaires, par exemple.

Un processus respectueux des personnes peut amener à une réintégration sur le marché du travail ou à un retour aux études, bien davantage que des coupures dans les besoins de base. Sans un accompagnement adéquat, les mesures incitatives risquent surtout d’appauvrir et d’ajouter à la détresse des personnes qui rencontrent des difficultés plus importantes, par des échecs répétés à leurs tentatives de réintégrer le marché du travail ou de reprendre les études…

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